Les « couverts » de la Place Nationale
La signification du paysage urbain1
Saint-Lys est une « bastide », une ville neuve médiévale fondée en 1280 par la signature d’un contrat de paréage entre les moines de l’abbaye cistercienne de Gimont, propriétaires des terres, et le sénéchal Eustache de BEAUMARCHÈS, représentant du roi de France dans l’ancien comté de Toulouse.
Notre centre-ville partage plusieurs des traits urbanistiques et architecturaux communs aux nombreuses « bastides » (environ 300) qui ont été créées dans le Sud-Ouest entre 1220 et 1370 : place centrale occupée par une halle et bordée par des « couverts » (maisons à arcades) ; rues rectilignes se coupant à angle droit et formant un damier urbain.
Cette disposition peut rappeler la ville de l’époque gallo-romaine, où l’on trouvait un forum sacré au coeur de la cité, placé au croisement l’axe nord-sud (cardo) et de la principale rue est-ouest (decumanus), cette dernière orientée vers le soleil levant. Dans les cités médiévales, dont l’origine remontait à l’Antiquité ou au Haut Moyen-Âge, l’église ou la cathédrale occupaient généralement un lieu central, aussi sacré que l’était le forum à l’époque romaine, dont elles conservaient le rôle de pôle religieux et social.
Mais cette continuité avec la sacralité du paysage antique est contrecarrée, à partir du XIIIe siècle, par l’éclosion et la montée des valeurs profanes. Dans le nord de la France, le paysage se laïcise en concurrence avec les marques de la religion : le beffroi rivalise avec le clocher, la grand’place avec le parvis.
Dans le Sud-Ouest, apparaissent les bastides, villes fondamentalement laïques à vocations politiques et commerciales, qui constituent une forme d’aménagement du territoire à l’époque gothique. …
Décor en terre cuite sur une des maisons à arcades, nommé chapiteau de pilastre.
Vue actuelle des maisons à arcades. On situe bien les 3 macarons en terre cuite, ainsi que le 4ième au-dessus.