Vue actuelle de l’immeuble de la « Cité Jardins », situé au n° 46, rue Saint-Julien, édifié à l’emplacement de l’ancien abattoir public, démoli en 1994.
Des projets de construction d’un abattoir municipal virent le jour à Saint-Lys au cours des années 1852-1855, puis en 1904-1905, mais les finances communales d’alors ne permirent pas à la municipalité de mener cette affaire jusqu’à son terme.
La présence des « tueries particulières » des bouchers, charcutiers et habitants de la commune causait de nombreux désagréments en matière d’hygiène et de salubrité. Le projet fut donc relancé en novembre 1921 par le Maire Joseph BOUAS. Par délibération du 25 juin 1922, le Conseil municipal vota le principe de construction de cet abattoir public. C’est en 1923 que cet édifice fût réalisé, route de Saint-Clar (sur la parcelle située aujourd’hui au n° 46, rue Saint-Julien). Ce bâtiment, conçu d’après les plans de l’architecte toulousain Joseph THILLET et bâti en briques et galets, comprenaient deux salles d’abattage principales (une grande pour les bœufs, une plus petite pour les cochons), ainsi que des écuries accolées à l’édifice près de l’entrée principale de celui-ci.
L’abattoir public entra en service à partir du 23 mars 1923. Les « tueries particulières » furent définitivement supprimées à compter du 1er avril suivant, puisque tous les abattages devaient dorénavant être effectués dans ce nouvel établissement. Un vétérinaire-inspecteur et un préposé-surveillant furent salariés par la mairie pour assurer le bon fonctionnement de l’abattoir et veiller à la qualité sanitaire des viandes.
En 1962, l’abattoir de Saint-Lys faillit connaître une fermeture définitive pour cause de vétusté ; il continua néanmoins de fonctionner durant encore une vingtaine d’années. Mais, à partir de 1965, dans le cadre d’une loi de « modernisation du marché de la viande », l’État prit plusieurs mesures successives visant, notamment, à limiter le nombre des petits abattoirs afin d’aboutir à une concentration géographique des points d’abattage. Dès lors, les jours d’existence de l’établissement de Saint-Lys étaient comptés, même si le processus de fermeture fut long puisqu’il prit près de dix-sept ans, en raison de la résistance de la mairie à ce sujet.
Pressée par les pouvoirs publics, la municipalité décida finalement la fermeture de l’abattoir de la commune à compter du 1er janvier 1982, après quasiment six décennies d’activité. Un décret du Premier Ministre, en date du 17 août 1982, entérina la suppression officielle de cet établissement.
Au cours des mois suivants, le bâtiment fut transformé par la mairie en « atelier municipal et garage du matériel roulant » des Services Techniques communaux.
Finalement, l’ancien abattoir fut démoli en janvier 1994 afin de permettre la construction, à son emplacement, d’un immeuble d’habitation HLM réalisé par la société « La Cité Jardins ».
Extrait du plan cadastral de 1951, section E. L’abattoir est figuré sur la parcelle n° 86, que longe la « route de Saint-Thomas à Saint-Sulpice » (actuelle « rue Saint-Julien »). En face, le « Chemin de l’Abattoir » (ancien nom de l’actuelle « rue du Béarn ») évoque le bâtiment aujourd’hui disparu
Plan de l’abattoir de Saint-Lys, dressé en novembre 1949. Les écuries et la grande entrée de l’abattoir faisaient face à la « rue Saint-Julien ».
Plan de coupe des salles d’abattage, réalisé en novembre 1949.
Plan de coupe des écuries accolées à l’abattoir, novembre 1949.